Restauration de bâti traditionnel et Nouvelles d'été (2)

Restauration de bâti traditionnel et Nouvelles d’été (2)

Me revoici donc pour compléter les « Nouvelles d’été 1 » du 19 Juillet , avec un petit chapitre 2 😉 …fort tardif, j’avoue.

Je n’ai donc rien écrit depuis le 19 Juillet tant le programme (aussi bien Farniente que Chantier !) a été bien rempli. La pose des planches poncées sur leur face de dessous sur le solivage du premier niveau s’est bien terminé pour les deux pièces.

Il y eut ensuite la fabrication de l’escalier desservant l’étage. Fabriqué au sol, puis hissé à sa place au palan électrique. Tout s’est bien déroulé malgré le fait qu’il s’agissait pour moi d’une première dans ce domaine !

Je n’ai fait que reproduire l’escalier d’origine de cette maisonnette dans ses dimensions modestes. Celui-ci s’apparente donc un peu à « l’échelle de meunier », bien que largement améliorée…

Respecter l’âme ou l’esprit du lieu: C’est avant tout par cela que devrait commencer toute restauration de bâti traditionnel, à mon sens. Une mémoire vivante de ce qui fait le charme et la poésie de tout bâti ancien. L’observation fine en est la clef, ainsi que l’effacement de ses propres « préférences ».

S’en est suivi le doublage avec des panneaux d’OSB, vissés sur les planches elles-mêmes. Le but étant de faire une surface bien plane (car mes planches de scierie sont assez irrégulières en épaisseur) pour la pose du parquet de finition l’an prochain.

J’ai donc été obligé de recouper en deux mes panneaux d’OSB (240x 120), ceux-ci très lourd et ne passant pas par l’escalier 🙁

Ouf, c’est ric-rac !!

Même coupés en deux, ce fut au centimètre près et uniquement en diagonale de l’ouverture !

Bref, la routine des adaptations permanentes 😉

A peine terminée cette étape, la Providence m’a envoyé une équipe de maçons fort sympathiques terminant un chantier dans une maison voisine et qui ont accepté le travail de rejointoyage des murs intérieurs au mortier sable et chaux. J’ai dû les former quelque peu car ils n’étaient absolument pas coutumiers de cette pratique, seuls les tristes parpaings crépis et la dalle en béton armé, plutôt deux fois qu’une ;), ayant monopolisé les quasi 100 % des chantiers dans la plupart des pays de nos jours, hélas.

« Restauration de bâti traditionnel ??? Nan, connais pas ! »

Avec un peu de persévérance on est malgré tout arrivé à un résultat presque honorable, moyennant des « heures sups » pour moi jusqu’à parfois 23 h pour corriger un tir parfois au début plus qu’approximatif !

Les linteaux bois des portes d’intercommunication rdc et étage ont également été changés.

Voici quelques photos après cette nouvelle tranche de travaux:

Bref, c’est là une étape de franchie. La maison devenant donc ainsi quasi habitable, nous avons délaissé notre cher Transit aménagé pour dormir dans un vrai lit dans la grande chambre du premier étage. Délicieux de pouvoir s’étirer dans un lit au lieu de buter d’un côté ou d’un autre contre de la tôle 😉

J’ai ensuite changé en double-vitrage la seconde fenêtre du rez-de-chaussée, l’autre ayant déjà été changée l’an passé. Il faudra de plus ouvrir une fenêtre supplémentaire à ce niveau car la plus grande des deux pièces ne dispose que d’un petit fenestrou laissant filtrer qu’un très modeste rayon de lumière…

Il restera donc pour les étapes ultérieures:

– Dalles de sol et dallage pierre au rdc.

– Assainissement pour évier de cuisine/douche/lavabo et aménagement de ceux-ci.

– Réalisation de toilettes sèches performantes et parfaitement maitrisées. (Je refuse catégoriquement d’utiliser « notre soeur l’eau », comme disait si joliment Saint François d’Assise, pour cet usage !)

– Installation d’un conduit de fumée et d’un bon fourneau ou poêle à bois (Nous sommes à 800 mètres d’altitude.)

– Installation plus conséquente de panneaux et batteries solaires que celle actuellement utilisée. (Car, non, pas de réseau, merci !)

– En dernier lieu, restauration du bâti traditionnel de la bergerie, à commencer par la toiture, qui permettra d’accroitre la surface couverte utilisable d’une trentaine de mètres-carrés (stockage bois de chauffage, outillage, cuisine d’été/four à pain, pizzas, grillades.

Voilà. Cela avance tranquillement… Nous sommes passés en trois années successives de trois mois de travail (relax !) de 4 murs déglingués et remplis de gravats avec sa toiture totalement effondrée à une maisonnette au toit de belles tuiles traditionnelles, aux murs intérieurs de simples pierres apparentes beurrées au mortier de chaux et disposant de deux niveaux parfaitement secs et agréables.

Je rappelle que cette modeste demeure se situe dans les montagnes d’un pays à l’Est de l’Europe où la vie est restée bien plus paisible que dans notre moderne Frankistan tristement déboussolé. Nous envisageons éventuellement d’y habiter si notre malheureux pays continue sa chute tragique dans le désordre, pour ne dire plus. Je renvois au premier article consacré à ce sujet ici.

Ce faisant, je me consacre à mon activité de prédilection: La restauration de bâti traditionnel à laquelle je prends un plaisir grandissant (malgré mes articulations des poignets déglinguées, ahaha !) Techniques traditionnelles simples, matériaux primordiaux: Pierre, bois, etc, mode de vie simple et frugal, élaguer tous les rejets superflus et vaniteux de la nature humaine, contemplation du prodige permanent de la Création divine…

Bref, simplicité, frugalité, émerveillement…donc abondance en toutes choses !

Un paradoxe ? On s’en fout 😉