Pourquoi Crise écologique et spiritualité sont intimement liées ?
Cette semaine, je souhaite vous soumettre un texte d’un certain David Treebeard, un Américain qui publie souvent sur GAB (Le « Face de Bouc » chrétien aux USA).
Il s’agit d’un texte d’inspiration chrétienne.
Comme parfois évoqué ici, je pense en effet que notre spiritualité occidentale naturelle est le message christique, et non les différentes soupes synthétiques et indigestes fabriquées dans les usines du mondialisme marchand, sous différentes étiquettes de « new age », toujours vaguement teintées d’exotisme-s (bien plus vendeur !). Reniez nos racines civilisationnelles, facteur d’identité et de cohésion d’un peuple est toujours une excellente « avancée sociétale » pour ces tristes guignols de Davos !
Il est hélas vrai que le concile Vatican II dans les années 1960 a rendu complètement illisible (Il serait plus juste de dire inversé !) la spiritualité chrétienne. Son essence est donc devenue totalement incompréhensible, voire même violemment rejetée sous la pression souterraine et omniprésente de la maçonnerie, autre bras du même mondialisme.
Cette amputation de la spiritualité engendre une amnésie, donc une a-culturation lourde de conséquences profondes, dont notre « crise écologique », mais pas que… Loin de là.
Je me sens évidemment en accord avec ce texte dans ses grandes lignes, pour avoir aussi ce penchant à observer le langage derrière la nature, qui n’est pas seulement « la nature », mais surtout la Création:
A ce titre, c’est un grand livre ou Dieu « parle » à celui qui a « des oreilles pour entendre. » Mathieu XIII-9
C’est ce même langage simple de la Création que reprend le Christ:
« C’est pourquoi je leur parle en paraboles, parce qu’en voyant ils ne voient point, et qu’en entendant ils n’entendent ni ne comprennent. » Mathieu XIII-13
Oui… Car l’esprit humain, ayant chuté dans la matière et ses tortueux méandres (Je suis tombé par terre, c’est la faute à Voltaire, le nez dans le ruisseau (= caniveau), c’est la faute à Rousseau « !), ne perçoit plus la lumineuse simplicité de Dieu, tout occupé qu’il est à se penser …supérieurement intelligent !
Le cul de sac civilisationnel fort peu brillant où nous sommes arrivés devrait peut-être nous interroger sur ladite supériorité. Je dis ça, je dis rien… 😉
Voici donc ce texte traduit.
L’Écriture vivante de la création
par David Treebeard
« La nature est sous le contrôle de Dieu, et toutes les parties de la nature font partie de son langage symbolique. Cela signifie que toute la création offre des leçons spirituelles. Cultiver, couper son bois ou pêcher, c’est interagir avec une parabole animée du Christ, racontée par des créatures sans paroles. Une culture chrétienne a besoin de cet engagement naturel, de cette spiritualité, car si personne ne s’abaisse et ne se salit les mains dans la terre, personne ne peut construire de cathédrales !
L’été dernier, j’étais en train de nourrir des porcs dans une grande pâture. Je me réjouissais de la lumière, du soleil et de la beauté de la terre. Mais je vivais aussi une spiritualité pratique.
Je portais un lourd sac de nourriture sur mon épaule et je marchais prudemment entre les hautes herbes. Les porcs ont détecté ma présence et ont commencé à grouiller autour de mes pieds. Ils hurlaient comme des démons. Ils se frappaient les uns les autres et mes tibias avec leurs gros groins. Tous les deux pas, l’un d’eux se précipitait devant moi comme s’il essayait délibérément de me faire trébucher.
Ils ne se rendaient pas compte que plus je devais marcher lentement, et plus je devais les chasser de mon chemin, plus ils mangeraient tardivement. « Idiots », ai-je pensé. Mais une petite voix au fond de mon esprit a répliqué :
« N’avez-vous pas fait de même, manquant de patience, ne comprenant pas le plan de Celui qui vous nourrit ? »
J’ai donc retenu mes jurons jusqu’à ce que j’atteigne enfin un buisson de ronces dont je voulais me débarrasser. Cela faisait une semaine que je versais de la nourriture à la base de ce buisson pour que les cochons déterrent ses racines en mangeant. Jusqu’à présent, ils en avaient déterré à peu près la moitié.
J’ai versé une partie du sac d’aliments à cet endroit, puis une deuxième partie sur un autre buisson à proximité, enfin une troisième sur un dernier roncier qui devait également disparaître.
Puis j’ai regardé les porcs manger.
Tout d’abord, toutes les goinfres ont convergé vers le premier tas de nourriture que j’avais versé. Puis un porc s’est rendu compte qu’il y avait un deuxième tas et a trotté jusqu’à lui. Immédiatement, tous les autres porcs l’ont suivi vers le second tas, oubliant le premier.
Puis ils ont fait la même chose avec le troisième tas. Je regardais les brutes se bousculer et s’affronter, toujours pour le même tas.
Bien sûr, s’ils s’étaient dispersés de manière égale, chacun aurait pu manger en paix.
Les cochons me montraient quelque chose. Clairement, leur lutte n’était pas seulement pour la nourriture. Dans l’esprit du porc, l’impératif n’était pas seulement de manger, mais d’empêcher le porc voisin de manger.
Cela vous semble-t-il familier ?
Cela m’a rappelé mes jeunes frères et sœurs et moi, enfants, qui ne nous battions pour un jouet que lorsque nous savions que l’un des autres frères et sœurs le voulait.
Cela m’a inévitablement rappelé comment beaucoup d’entre nous, adultes, agissons de même !
Les porcs ont la réputation d’être les animaux de ferme les plus intelligents mais personne n’a jamais dit… les plus sages. Ils semblent avoir une théorie du jeu à somme nulle encodée dans leurs instincts gourmands: le porc qui mange le plus devient plus gros, et les plus gros obtiennent plus de nourriture.
Il est donc tout aussi important pour eux que leurs voisins ne grossissent pas, que de les voir grossir !
Les porcs sont un symbole frappant de la façon de ne pas aimer son prochain.
Il est vraiment dommage que la grande majorité des gens d’aujourd’hui ne reçoivent pas cette instruction spirituelle parce qu’ils n’ont jamais vu de porcs dans une ferme.
Même les éleveurs de porcs industriels modernes ne recevront pas cette leçon, car ils élèvent leur bétail dans des entrepôts au sol en ciment, sous des lampes fluorescentes, coupant et cautérisant souvent les queues des porcs pour que les autres détenus ne les mordent pas.
Ils traitent les porcs comme les rouages d’une machine.
Combien de leçons de spiritualité tirées des Écritures manquons-nous si nous manquons d’expérience avec toute la création naturelle, y compris les animaux d’élevage ?
Observons aussi les aigles par exemple… J’ai beaucoup observé les aigles dans ma vie: Les pygargues à tête blanche ont un processus d’accouplement très instructif. Haut dans le ciel, un couple de pygargues s’approche et entrecroise ses serres, en plein vol. Puis ils tombent en chute libre ensemble, pendant leur union. Leur anatomie est conçue de telle sorte qu’à chaque fois qu’ils s’unissent physiquement, ils doivent risquer leur vie, ensemble !
Ce doit être la meilleure thérapie de couple au monde – et c’est gratuit ! Mais les aigles incarnent aussi un mystère encore plus profond.
Dans le Psaume 103 de l’Ancien Testament, le psalmiste écrit « Ta jeunesse se renouvellera comme celle de l’aigle ». Ce verset a toujours attiré mon attention, car j’adore les aigles, mais je n’avais aucune idée de sa signification.
Dans quel sens la jeunesse d’un aigle peut-elle être renouvelée ?
Je me suis tourné vers Saint Augustin, qui a écrit un immense commentaire sur les Psaumes. Il rapporte l’idée suivante, qui révèle les observations détaillées que le roi David et ses pairs faisaient sur les aigles.
Il y apparaît qu’à mesure où l’aigle vieillit, son bec supérieur (appelé bec maxillaire) grandit continuellement, s’accrochant de plus en plus au bec inférieur (le bec mandibulaire). À un moment donné, le bec maxillaire descend tellement bas qu’il bloque l’ouverture de la bouche, même si l’aigle ouvre son bec au maximum.
Le vieil aigle commence alors à mourir de faim. Ses plumes perdent leur éclat et tombent. La mort menace.
Mais alors, « Par un artifice naturel », écrit Saint Augustin :
« On dit que l’aigle frappe contre un rocher la lèvre supérieure de son bec et brise l’excès de son vieux bec, qui l’empêchait de se nourrir. »
L’ouverture du bec de l’aigle est restaurée, la nourriture peut à nouveau entrer, et la jeunesse est (temporairement) renouvelée. Ainsi, dit Saint Augustin, une créature mortelle illustre l’immortalité, en brisant son bec sur un rocher, symbole du Christ (Luc XX-18).
En suivant le doigt de l’Écriture qui nous montre comment contempler la nature, nous pouvons voir comment l’aigle, qui vole plus près du ciel que n’importe quelle autre créature, est aussi sage que les porcs sont imprudents. Il nous montre également une vérité plus large : chaque animal a une leçon pour notre âme.
Les comportements, les modèles et les relations que Dieu a conçus dans la nature offrent une puissante sagesse spirituelle. Paraphrasant saint Jean de Damas, l’érudit chrétien Jean-Claude Larchet écrit :
« La nature aide l’homme en lui révélant la beauté, la sagesse et la toute-puissance de Dieu, ouvrant ainsi la porte à la louange et à la contemplation. »
(Les racines spirituelles de la crise écologique, page 7.)
La nature est Création de Dieu, et toutes les parties de la nature en sont le langage symbolique.
Cultiver, bûcheronner, pêcher ou oeuvrer en coopération avec la nature, c’est interagir avec une parabole du Christ animée par des créatures sans paroles.
Le serpent qui perd sa peau au fur et à mesure qu’il grandit, la chenille qui se dissout complètement dans son cocon avant de renaître papillon, les étourneaux qui s’envolent ensemble dans une communion aérienne – tout cela fait partie du programme naturel de Dieu.
Cela est confirmé par les propres paroles du Christ, interprétées par Saint Nicolas Velimirovitch :
« La théologie signifie la parole de Dieu, donc la théologie est tout ou rien… Chaque champ et chaque fleur sont de la théologie… L’histoire de la radioactivité et l’histoire de chaque papillon sont de la théologie… Considère les lys des champs : s’ils ne te disent rien de Dieu, alors les grandes richesses et la sagesse de Salomon ne te parleraient pas non plus de Lui. »
(Cité par Jean-Claude Larchet, Les racines spirituelles de la crise écologique, page 31)
Comme les paraboles que Jésus contait à ses apôtres, les vérités révélées par Sa Création ne peuvent être comprises que dans la mesure où votre cœur cherche le Créateur.
Si le cœur d’une personne reste « porcin », il interprétera mal la création et abusera du pouvoir royal et sacerdotal que Dieu a donné à l’humanité sur le reste de la création.
Ce pouvoir, selon Saint Maxime le Confesseur, est le but même de la création de l’humanité :
« Le pouvoir donné par Dieu à Adam de nommer les créatures est la capacité de les définir selon leur logoi (pluriel de logos) afin de voir l’oeuvre de Dieu en elles et de les offrir en retour à Dieu. »
(Cité par Jean-Claude Larchet, p.33)
Ainsi, notre compréhension de la nature et notre utilisation de la nature sont spirituellement liées dans une sorte d’eucharistie : une action de grâce, une communion, dans le but ultime de combler le fossé existentiel entre la Création et le Créateur.
Il y a de nombreux petits buts et rebondissements, imbriqués dans ce but ultime. Je n’élevais pas des porcs dans le seul but de tirer des leçons spirituelles ! Et quand les porcs grandissent suffisamment, bien sûr, ils sont tués. Depuis la chute (du Jardin d’Eden) le front de l’humanité n’a pas seulement transpiré, il a aussi été sanglant et boueux.
Pourtant, sous tout ce désordre, il y a un fil d’or : les porcs nourrissent très bien les gens. Et à leur façon, ils ont fertilisé des terres en friche.
Et si nous, qui cherchons à suivre la volonté de Dieu, ne produisons pas de nourriture, alors nous serons nourris par des gens qui ont un tout autre but.
Dieu nous a ordonné de travailler la terre. Cependant, comme l’affirme le Dr Larchet:
« Il est tout à fait hors de question que le but de ce [travail] soit la consommation de masse ou le gain commercial. » (ibid p.11) La prospérité devrait être traitée comme un bénéfice accessoire, un objectif secondaire qui accompagne naturellement une agriculture réussie.
Hélas la richesse est une idole depuis des lustres, considérée comme le but ultime de toute vie. Cela n’a jamais été aussi vrai, partout dans le monde, qu’aujourd’hui.
Prenez la production porcine industrielle, telle que décrite ci-dessus. La plupart des fermes industrielles sont des cauchemars torturés et surpeuplés : des paysages d’enfer créés par l’homme.
Elles incarnent une relation à la nature exactement opposée à celle que Dieu a voulu pour nous faire vivre.
Dans ces « fermes », nos objectifs de rationalisation et de rentabilité occultent toute leçon que les porcs nous offrent naturellement.
Nos yeux spirituels sont encrassés, jusqu’à ce que nous ne puissions plus reconnaître l’Esprit nulle part, y compris en nous-mêmes.
Et pourtant, nous pouvons tout de même retenir une leçon de ces fermes industrielles: En les comparant aux méthodes naturelles et ancestrales d’élevage des porcs, nous pouvons suivre le cheminement intellectuel dorénavant dépourvu de toute spiritualité. Naissance de méthodes de renégats sans foi ni lois, autre que celles du fric.
En examinant un élevage « moderne », nous pouvons donc à présent clairement voir la totale absence de spiritualité existant dans ces « modernes » « politiques économiques » ayant été à l’origine de ces « élevages » !
Par leur souffrance dans ces camps de la mort, les animaux nous enseignent encore….
… Ce texte complet est en trois parties. Je vous traduirai les deux suivantes au prochain épisode…
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