Une belle toiture à l’ancienne presque terminée.
Voici donc une mise à jour concernant « la petite ruine dans la montagne » dont je vous ai entretenu ici, ici ou ici.
Ainsi donc un an s’est écoulé depuis notre dernier séjour. Cela passe si vite que j’ai parfois l’impression de n’en être jamais parti. Chaleureuses retrouvailles avec nos voisins. Ceux-ci avaient eu l’extrême gentillesse de réparer pendant l’hiver les feuilles de papier bitumé dont j’avais recouvert le voligeage du toit en attente de sa couverture définitive de tuiles canal. En effet certaines parties avaient été arrachées par le vent, laissant ainsi le bois à nu et donc à la pluie…
Ce sens du service existe-t-il encore beaucoup en France , je n’en suis pas persuadé, hélas.
Ayant voulu les rétribuer pour le temps passé et le matériel utilisé, et ceux-ci ayant catégoriquement refusé, je leur avais envoyé pour Noël un gros colis contenant moult produits français, dont de l’excellente Clairette de Die qu’ils associent je crois le comprendre au « Champagne »…
(Personnellement je préfère de très loin une Clairette de Die aux saveurs délicates de pétales de roses à l’insipide et prétentieux Champagne.
Avant la reprise des travaux à proprement dit, j’ai souhaité me débarrasser d’un tas de gravier à béton non utilisé l’an passé et qui tenait de la place inutilement, envahi de plus, par les herbes folles.
J’avais l’idée vaguement dans la tête d’un four à pizza ou à pain, etc… Faisant donc le tour des ressources possibles sur place, outre ce tas de gravier, j’avais mis de côté un vieux bidon de 200 litres rouillé qui avait lui-même servi de « four » l’an passé… La lumière jaillit ! Une moitié de bidon en guise de coffrage plus du béton égal four tout trouvé !
Aussitôt dit aussitôt fait. Grâce à ma super-batterie solaire de 1200 watts et à une petite disqueuse, je découpe mon bidon dans le sens longitudinal.
Ensuite faire un socle: Pierres à bâtir de ruines voisines, tuiles cassées pour garnir l’intérieur, et mon brave gravier avec du ciment… Le tour est presque joué une fois le socle bâti et rejointoyé au mortier de chaux.
Pour la voûte du four, le bidon étant cannelé, j’ai dû utiliser un stratagème pour pouvoir décoffrer une fois le béton sec: Afin de ne pas être gêné par ces fichues cannelures : Vieux cartons mouillés + ancienne carpette trouvée intacte sous les gravats de l’ancienne cuisine = surface parfaitement lisse permettant un décoffrage aisé.
Plusieurs couches de mortier : Sable et ciment réfractaire, béton ensuite.
Décoffrage après trois jours de soleil.
Mise en service après 15 jours de séchage complet de la masse de maçonnerie.
Premier feu, premier pain raté d’ailleurs :(, ahaha !
Bon, on ne s’improvise pas boulanger. A suivre donc ….
Plus sérieusement j’ai donc repris les travaux de toiture à l’ancienne à la suite, c’est à dire la couverture en tuiles canal traditionnelles. Cela commence par le scellement maçonné des tuiles de rives (sur les deux façades ainsi que sur les rampants des deux pignons.)
Cela fait il ne reste plus qu’à monter les autres tuiles sur le toit jusqu’à ce que tout soit recouvert, sans omettre le scellement des tuiles faîtières au fur et à mesure.
Sachant qu’il faut 30 tuiles au mètre-carré et que mes deux pentes de toiture réunies mesurent aux environs de 65 mètres-carrés, cela fait 1950 tuiles à grimper sur le toit.
Plusieurs solutions :
* Monter les tuiles sur l’épaule (comme je l’ai fait plus jeune sur mes deux maisons successives dans le Sud de la France).
* Louer un monte-matériaux.
* Utiliser mon petit treuil électrique.
Première solution : Non, je n’ai plus le peps pour faire ça 🙁
Deuxième solution : Location assez bon marché ici, mais nécessite néanmoins d’aller assez vite pour ne pas faire durer la location trop longtemps…Et je n’ai aucune envie « d’aller vite » et d’avoir cette pression !
Reste la dernière solution qui s’est révélée excellente : Monter les tuiles par 6 ou 7 grâce au treuil électrique alimenté par la batterie solaire.
Le procédé est simple et permet d’avancer tranquillement sans pression et sans l’effort des allers et venues sur une échelle en plein soleil !
Indispensable le sac « Carrefour » ! très solide (et échangeable à vie ! Pas sûr que « Carrouf » ai néanmoins songé à cet usage ;), ahahah !
Pour fixer le treuil à l’échafaudage et que celui-ci conserve une relative mobilité en fonction de la position de l’échafaudage, j’ai failli acheter une potence métalique toute faite dans le commerce… Puis en réfléchissant deux minutes, je me suis dit que le système est simplissime à réaliser et que les 150 ou 200 € seraient mieux utilisés dans l’achat de choses incontournables comme… des tuiles ou de la chaux par exemple !
J’ai donc recyclé une roue de chariot industriel montée sur roulement à billes (et récupérée à la déchetterie du coin). Premièrement enlever la roue elle-même. Ensuite se servir d’une pièce de bois glissée pile-poil dans le support de la roue et renforcée par en dessous par une autre pièce de bois (chevron 6×8) maintenue vissée dans l’axe de l’ancienne roue.
Ce « bras » recevra le treuil lui-même et sera solidement arrimé à une autre partie, elle fixe, et fermement ancrée aux montants de l’échafaudage par de la tige filetée de 8 et des « papillons » (faciles à visser et à dévisser).
Le bras sera, de plus, haubané par une sangle en nylon contrebalançant le poids de la charge à soulever.
Simple, quasi-gratuit et efficace.
Équipé de ce matériel de pointe et de 4 sacs « Carrouf » c’est parti mon Kiki !
Je suis en haut de l’échafaudage ; ma compagne, en bas, remplit en continu les sacs au fur et à mesure que je pose mes tuiles…
Un jeu d’enfants !
Ah oui, petite précision: nous avions récupéré l’an passé environ 1000 tuiles non cassées dans les gravats de déblaiement de la toiture effondrée. Je conserve précieusement celles-ci pour les « chapeaux », c’est à dire les tuiles de couverture qui sont celles visibles de loin et donnent tout le charme, pour ne pas dire l’âme, à ces si poétiques petits toits méditerranéens…
Dans ce type de toiture à l’ancienne, les tuiles « canal » (celles du dessous) sont celles qui recueillent et canalisent les pluies. Pour celles-ci je fais le choix de matériaux plus modernes :
Nous avons vu apparaître depuis quelques années des tuiles-canal à fonds plats, beaucoup moins susceptibles de glisser sur leur support à long terme que les tuiles traditionnelles au profil arrondi.
Je pense qu’il peut être opportun de retenir de la modernité des avancées intéressantes (comme celle-ci) tout en conservant précieusement ce qui fait le charme de l’habitat traditionnel ancien.
Tuiles canal anciennes et artisanales récupérées à placer en « chapeaux » :
Tuiles industrielles à fond plat:
Je vais essayer de prendre le temps de consacrer plus d’ articles à cet aspect poétique de l’habitat qui me tient beaucoup à coeur… Certains d’entre vous ont peut-être lu Keneth White qui parlait de « Géo-poétique » dans les années 1980. Il semble qu’un site internet y soit consacré.
L’uniformisation du monde par l’habitat industriel engendre l’uniformisation des esprits: Et l’uniformisation des esprits c’est l’évaporation de l’âme et … la fin des haricots par la même occasion.
J’y reviendrai donc j’espère.
(Note pour ceux qui ne sont pas convaincus: Pourquoi donc les belles brochures sur papier glacé des « Offices du Tourisme » présentent-ils toujours les centre-ville anciens, les villages à l’architecture traditionnelle, etc et jamais les zones pavillonnaires ?? 😉 Ben oui ! Y a plus aucune âme, donc plus aucun charme dans une zone pavillonnaire: Toutes les mêmes partout: Tristesse puissance 1000 🙁
Comme disaient les anciens Romains « Res loquitur ipsa »
Voici donc cette belle petite toiture à l’ancienne presque achevée. Ouf ! Il reste environ un quart à couvrir.
Dans ce but, je dois à présent dégager mon pignon Est, celui-ci étant envahi par la végétation et surtout les éboulis d’une ruine mitoyenne… Impossible de monter un échafaudage dans un tel chaos.
Autre chose: La maison étant enterrée sur la façade Nord, j’ai décidé d’y placer une gouttière afin d’éviter les eaux pluviales autant que possible sur le mur Nord.
En façade Sud je n’en ai pas mis pour l’instant, car je suis curieux de faire un essai ultérieurement :
Fabriquer une gouttière en bois (ou deux à la suite) (Mélèze, Douglas, Pin gras), comme dans certains habitats traditionnels de montagne (Alpes françaises ou italiennes par exemple). Voir aussi ici.
Un outil moderne pour ce genre de travail:
L’étape suivante consistera ensuite à passer à l’intérieur pour recréer le plancher séparant le rdc de l’étage.
Non … Pas de dalle béton ! Un simple plancher bois:
Poutres porteuses: 18 x 16
Solivage: 14 x 14
Planches rabotées épaisseur 2.5
Par chance une scierie se trouve à 10 kms … avec des prix que l’on ne trouve plus en France.
Voilà les amis, ça avance peu à peu.
Ah oui. Trop heureux de ne rien voir de ces « Jeux olympiques », si ce n’est que quelques tristes extraits de cette « cérémonie » cauchemardesque et amplement suffisante pour se faire une idée de « l’ambiance » !!
Notre chère France est désormais ouvertement gouvernée par des « Possédés », possédés par des forces occultes qui invoquent ouvertement à présent la mort, la décadence la plus abjecte, les perversions les plus épouvantables.
Pire:
La grande majorité de notre peuple ne comprend toujours pas où nous en sommes.
Ce pays renégat s’apprête sans doute sous peu à payer le prix sanglant du régicide de 1789.
Il faudra probablement hélas des épreuves tragiques intenses pour que nos concitoyens comprennent peut-être enfin toute l’abjection des personnages dans les mains desquels ils sont tombés lors de cette « glorieuse » « révolution » « française ».
Il s’est toujours agi en réalité de forces de dissolution d’une puissance et d’une violence inouïes, avançant brillamment masquées sous la belle étiquette du « Progrès », « des Droits de l’Homme », « de la « Liberté », ahahah, afin de détruire ce que nos Rois et notre peuple avaient mis des siècles de brillante intelligence et de sueur à bâtir patiemment…
« Il n’y a pas de vents favorables pour ceux qui ne savent pas où ils vont. » (Stendhal)
Hélas. Ou pas.
Ah oui pardon, je m’éloigne de mon sujet là, non ?
😉
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