Comme le disait si bien notre bon et regretté Raymond Devos,
… je crois qu’on a toujours tort d’essayer
d’avoir raison devant des gens qui ont toutes
les bonnes raisons de croire qu’ils n’ont pas tort !
Jugez-en vous-même avec cette hilarante vidéo aimablement transmise par une lectrice (merci Sophie pour ces minutes de franche rigolade…)
C’est vraiment d’un génie tel que Molière dont nous avons cruellement besoin aujourd’hui pour brocarder comme ils le méritent ces nouveaux « bourgeois gentils-hommes », ces nouvelles « femmes-savantes », bref tous ces ridiculissimes Trissotins, genré(e)s z’ou non (?) qui entendent nous imposer leur novlangue pour l’édification d’une humanité 2.0!
Que la peste les étouffe, aurait dit Molière !
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Mon Dieu, que cela fait du bien de constater que l’on n’est pas seul à voir dériver le monde éducatif (lequel n’est hélas qu’une part du monde tout court…) vers l’absurdité, la sensiblerie et le jargonnage le plus comique et bouffon !
J’étais professeur de « Lettres » (là encore, glorification verbeuse d’une matière consistant surtout, désormais, à apprendre aux élèves comment les former convenablement pour les rendre lisibles, et à leur conserver un sens intelligible à la lecture…) et d’Histoire-Géographie dans un collège de l’Oise, et j’ai vaillamment tenu 41 années scolaires (1978-2018) dans cette épaisse forteresse de la sottise et du non-sens, qui évolue stoïquement vers l’absurdité, sans s’émouvoir outre mesure des désastres culturels et humains que prépare cette inéluctable dérive.
Pour avoir remplacé une collègue l’an dernier entre Mars et Juin 2022, je peux attester que l’école d’aujourd’hui se rapproche assez fortement de ce pathétique monde de fous ! Digicodes partout, grillages, mots de passe introuvables en rafale pour faire une chose aussi simple que l’appel, complexité pompeuse du vocabulaire pour désigner des choses simples et banales, réunions pleines de vide où l’on phosphore sur des non-problèmes, exagération comique du « ressenti des élèves », considérés comme de petites choses fragiles incapables de s’adapter… tout y est !
Et à la vérité, c’est un peu effrayant de se dire que ce qui devrait être une caricature ressemble désormais furieusement à l’original. Mais c’est l’image même de ce qu’est en train de devenir ce monde de dingues, d’assistés, se créant face au moindre problème des difficultés imaginaires, et perdant gaiement le sens de l’essentiel.
J’assiste à cette lente décomposition atterré, mais d’ores et déjà résigné.
Comme on est loin du viril et salutaire : « Tu seras un homme, mon fils » de Rudyard Kipling !